Massimo Osti où la révolution de la mode sportswear

person Posté par: Anthony list Dans: Les grands noms de la mode Sur: comment Commentaire: 0 favorite Frappé: 2412

Découvrez comment le créateur italien et fondateur des marques Stone Island et CP Company, Massimo Osti, a révolutionné à la fois la mode masculine et sportswear…Des créations uniques et designs sous le signe du confort et du style.

Fondateur de Stone Island, Massimo Osti est décédé en 2005 et continue pourtant d’inspirer la mode d’aujourd’hui, sa manière de travailler les tissus notamment, reste une vraie source d’inspiration pour de nombreux créateurs contemporains.

 

Massimo Osti : designer, concepteur, styliste, créateur, artiste…

Massimo Osti est né le 17 juin 1944 à Bologne en Italie. Il est décédé le 6 juin 2005, dans sa ville natale. Ses innovations dans le secteur de la mode et du tissu ont marqué l’industrie de la mode à partir des années 80.

Pourtant, celui qui deviendra un des révolutionnaires de la mode, a fait ses débuts professionnels dans le commerce. Nous sommes dans les années 60, Massimo Osti est commercial chez Pirelli, le géant du pneu. Le soir, il suit des cours pour se former dans le graphisme. A la fin des années 60, il décide de changer de voie professionnelle pour créer un studio de design avec quelques amis, le « CD2 ».

Au début des années 70 déjà, Massimo Osti commence à se démarquer en créant une ligne de t-shirts imprimés avec les méthodes de la quadrichromie et de la sérigraphie, jusqu’alors réservées à l’impression sur papier. C’est le lancement de Chester Perry, un nom qui s’inspire du l’univers des Comics et de sa passion pour le nautisme. En Italie, les t-shirts sont très peu portés, pourtant, la collection rencontre un succès sans précédent. Massimo Osti devient un des membres producteurs de la marque et Chester Perry, un des leaders du marché du t-shirt.

Massimo Osti, l’obsession de l’innovation vestimentaire

C’est le début d’une soif d’innovations pour le créateur, fort de son succès, il poursuit ses créations audacieuses et mise tout sur l’expérimentation vestimentaire. C’est en fondant par la suite C.P Company que Massimo Osti va de faire de cet adage mode, une véritable philosophie de création et le designer enchaine les tests… En 1981, il crée la nouvelle marque Bonneville avec des lignes de vêtements pour bébés.

En 1982 c’est la naissance de Stone Island qui ouvre le bal d’une succession d’innovations en cascades. La première collection de la marque est une vraie révolution grâce à un tissu bicolore réversible et très résistant, inspiré des bâches de camions militaires. C’est un carton : la nouvelle collection s’écoule en 10 jours à peine dans les magasins. Grand collectionneur d’équipement militaire Massimo Osti détournera souvent ces objets qui le fascinent quant à leur robustesse.

Désormais grand influenceur dans le monde la mode, Massimo Osti devient rédacteur en chef de CP Magazine, une sorte de magazine catalogue extra large vendu en kiosques contenant des photos de toutes les créations de CP Company.

A partir de 1987, Massimo Osti collabore avec de grands noms de l’industrie du textile, il est de plus en plus animé par son désir d’expérimenter et d’inventer. Son travail donne naissance à de nombreux matériaux brevetés, notamment issus du caoutchouc, du lin et de la laine.

Les années 80 marquent pour Massimo Osti le début d’une nouvelle ère : celle des inventions et des innovations. Complètement tourné vers le futur il va enchaîner les réussites et les audaces : entre subversion, réinvention, recyclage, fusion des traditions et de la technologie…

 

Massimo Osti : des créations, des innovations et des histoires

·         Tela Stella

C’est le nom que porte le matériau qui compose les fameux vêtements imaginés par Massimo au début des années 80. Ce dérivé des bâches militaires que Massimo Osti arrive à rendre plus souple tout en gardant leurs qualités résistantes. Le tissu est lavé et assoupli grâce à un procédé de lavage à la pierre. Le Tela Stella devient alors un matériau coupe-vent.

·         Le blouson Mille Miglia

Le blouson Mille Miglia a été crée en 1988, par Massimo Osti pour CP Company. C’est l’aboutissement d’un travail acharné de la part du créateur, et de beaucoup de recherche et développement. Et l’histoire de ce blouson est fascinante.

Le blouson Mille Miglia est né de la fascination de Massimo Osti pour les masques à gaz que portait le Défense civile japonaise. Et le créateur était bien décidé à leur donner une seconde vie. D’un accessoire de protection, Massimo Osti voulait faire un vêtement protecteur, « prêt à affronter l’hostilité du climat » comme le disait le créateur italien. Le blouson Mille Miglia sort donc en 1988, année pendant laquelle CP Company a sponsorisé la course de voitures anciennes « Mille Miglia », ce qui a donné son nom au vêtement. On notera aussi qu’à l’époque de la sortie du blouson, celui-ci rencontre un succès inattendu en Grande-Bretagne. Pays et année où Margaret Thatcher est premier ministre, période de crise entre chômage, pauvreté et taux de divorce record. Le blouson Mille Miglia fait alors office de vêtement « politique », un accessoire de révolte sociale : les hooligans du foot le porte, ainsi que toute une génération de jeunes privés de droit de vote.

Aujourd’hui, le blouson Mille Miglia est une véritable pièce de collection, un modèle vintage peut se vendre plus de 1500 euros.

·         Le blouson Ice Jacket

Le blouson Ice Jacket est conçu par Massimo Osti en 1991. C’est un blouson thermosensible qui permet d’appréhender certaines informations en rapport avec l’environnement de celui qui le porte. Un exemple : il change de couleur suivant les températures. Un vêtement intelligent et pratique qui donne un sérieux coup de fouet à la mode sportswear.

·         La veste réfléchissante

En 1991, Massimo Osti ouvre une boutique Stone Island à New-York. Sort une nouvelle création audacieuse et iconique : la veste réfléchissante. Celle-ci est fabriquée à partir d’un matériau révolutionnaire inspirée de la recherche japonaise. C’est un tissu imperméable associé à une fine couche de microsphères de verre. Résultat : le tissu est capable de réfléchir la lumière.

·         Left Hand

En 1993, nait la nouvelle marque Left Hand qui lance un matériau exclusif « non tissé » fabriqué à base de polyester et de polyamide pressé.

·         Nirvana

En 1996, le réalisateur italien Gabriele Salvatores travaille sur un film à l’univers cyberpunk intitulé Nirvana. Le personnage principal du film, Jimi, est un programmateur de jeux vidéo qui gagne sa vie en créant des paysages urbains numériques aux allures d’apocalypse. Un personnage mi ombre et mi lumière car Jimi travaille constamment dans la pénombre de son bureau, le visage à moitié éclairé par la lumière bleutée de son écran. Le réalisateur se tourne alors vers Massimo Osti pour concevoir les costumes et vêtements des personnages du film. Un exercice qui va fortement inspirer le designer italien : il imagine notamment pour Jimi une ligne de vêtements de plein air technologiques en PVC qui n’est pas sans rappeler le les lueurs émanant des écrans d’ordinateur.

·         OM Project

Nouvelle société en 1998, OM Project, suite à un accord avec le groupe Fratini. Une nouvelle ligne de vêtement voit le jour, fabriqués avec de nouveaux tissus. Le « Eletric-J » un matériau ultra résistant conçu avec des fils de cuivre et de polyester ; un coton révolutionnaire qui combine coton et coolmax qui évacue la transpiration ; le « Maj Defender » un polyester mélangé à du carbone, qui protège des champs magnétiques, indéchirable et très résistant, une véritable armure !

·         Europe Dockers

En 1999, Massimo Osti forme un partenariat avec Europe Dockers pour élaborer une nouvelle gamme de pantalons haute technologie. Des créations très techniques à base de kevlar, repensées pour être portées dans un esprit confortable, souple et fonctionnel.

·         Le blouson ICD+

En 2000, nait le blouson « Industrial Clothing Division » ou « ICD+ », par Massimo Osti et en collaboration avec Phlips et Levi’s. Le blouson ICD+ apparait alors comme le premier vêtement qui contient des composants électroniques. Quatre modèles sont créés, les blousons ICD+ sont équipés notamment de poches sur mesure pouvant accueillir un téléphone portable Philips Xenium et un lecteur mp3 Rush avec écouteurs, ils sont mis par ailleurs d’une connexion par un réseau de fils amovibles. Une belle performance pour Massimo Osti qui invente le premier vêtement connecté et autant de technologies dans un seul et même vêtement. Un vêtement efficace et pratique qui montre bien la volonté du créateur d’intégrer la technologie dans la mode, pour une expérience humaine vestimentaire unique.

 

Massimo Osti, des engagements et un héritage

·         En 1987, Massimo Osti est invité en Allemagne, à Berlin en tant que représentant de l’industrie du textile et de la mode italienne. Lors de ce voyage il est invité à célébrer le 750ème anniversaire de la fondation de ville allemande mais aussi le 150ème anniversaire de la naissance de l’emballage du textile et la 15ème année de sa propre carrière. A berlin, une exposition sur les créations de Massimo Osti est également organisée.

·         En 1988, après la sortie du blouson Mille Miglia, Massimo Osti ouvre une nouvelle voie dans la façon de repenser les produits déjà existants. Il rejoint la Rainforest Foundation et encourage une prise de conscience collective au niveau mondial sur le problème de la déforestation.

Aujourd’hui, dans une ferme de Bologne en Italie, subsiste la mémoire vive de l’empreinte du génie de la mode Massimo Osti… Un bâtiment des années 30 réhabilité en véritable musée : des archives à perte de vue, 50 000 échantillons de tissus, l’historique de 300 fournisseurs de textile, des comptes-rendus de laboratoires de recherche, le parcours de plus de 5000 collaborateurs, 6000 créations vestimentaires conservées…une véritable page d’histoire de la mode sportswear qui montre l’influence phénoménale du créateur italien.

A la tête de plusieurs marques d’influence, Massimo Osti a laissé une empreinte indélébile dans l’industrie du textile, son œuvre est plurielle et ses ambitions l’ont également été. Style, confort, technologie, utilité, modernité, élégance, réinvention, engagement ont ses maitres-mots. Des vêtements conçus dans sa tête, pour affronter le monde réel : pour voyager, pour faire du sport, pour barouder, pour se protéger, pour résister.

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